Le vrai poids de nos aliments, comment on nous arnaque
Le vrai poids de nos aliments, est un documentaire (0h52), une enquête qui met en lumière des pratiques méconnues des groupes agroalimentaires et les techniques employées par les hypermarchés ou commerçants, des arnaques modernes pour le consommateur nommées l'inflation masquée, afin d'augmenter les prix en dupant le client sans qu'il ne s'en rende compte.
Des produits à la quantité allégée alors que les prix ne baissent pas, c’est la solution trouvée par les industriels pour augmenter leur marge sans faire fuir leurs clients.
Le Doc du dimanche a enquêté sur cette pratique douteuse et trop répandue.
Avez-vous déjà pensé à repeser les aliments achetés dans les commerces de proximité ou les hypermarchés ? Vous pourriez avoir des surprises...
Même si vous préférez faire vos courses chez votre maraîcher préféré, vérifier tout de même que sa balance, à vide, indique bien zéro gramme et non pas dix ou vingt, car c'est un procédé courant pour étoffer la recette de la journée.
En effet, balances truquées, promotions bidonnées, changements de format, pour les commerçants et les fabricants, augmenter les prix en temps de crise est une manœuvre très risquée.
Alors, afin de continuer d’accroître leur marge, ils ont trouvé une solution beaucoup plus discrète en jouant sur le poids de ce qu’ils nous vendent.
Les grandes surfaces, les industriels et même les commerces de proximité, chacun a développé sa technique pour alourdir notre facture : Gros volume, petit prix ; maxi format ;
une bouteille gratuite..., les promotions sur le volume envahissent les rayons de nos supermarchés, mais 40 % des magasins ne respecteraient pas leurs promesses.
Les fabricants, eux, allègent le contenu de leurs produits sans que le prix baisse. Au sommet de cette tricherie massive et invisible, l’industrie agroalimentaire est passée maître dans l’art de tromper sur le poids avec leurs techniques et pratiques.
Les fabricants ont développé des méthodes de plus en plus élaborées pour modifier la composition des produits qu’ils nous vendent.
Sans que nous le sachions, nos aliments sont gonflés à l’air ou alourdis à l’eau.
A ce petit jeu, les fabricants de glace ajoutent de l'air aux produits, ce qui accroît leur volume.
Ainsi, nos glaces sont gonflées de plus de 50 % d’air. L'eau a aussi ses amateurs, puisque nos escalopes de poulet, entre-autres, sont alourdies à l’eau.
Les industriels vont même jusqu’à utiliser des additifs pour retenir l’eau naturellement contenue dans ce que nous mangeons.
A coût quasi nul, l'eau augmente le poids des viandes, des sauces des plats cuisinés..., avec la complicité de certains additifs à la réputation controversée comme les polyphosphates et autres texturants dont on ne connaît pas les effets sur la santé.
On évoque quand même pour les premiers des troubles digestifs et une hyperactivité chez les enfants.
Dans le reportage, Gaëlle, 55 ans, a ses habitudes de prudence.
Quand elle revient de ses courses, elle pèse les aliments achetés. Depuis quelque temps, elle regarde avec suspicion certains emballages : N'auraient-ils pas rétréci ?
Bonne question !
Certes, il est difficile d'augmenter les prix en période de crise alors qu'il faut vendre. Aussi, les coûts des matières premières ont flambé au cours des dix dernières années.
Par exemple parmi d'autres, depuis 2003, le prix de la viande a augmenté de 83 %, le lait de 113 %, et les céréales de 152 % !
Pour ne pas susciter le mécontentement des clients ou leur désintéressement du produit, les différents maillons de la chaîne de l'agroalimentaire ont donc la stratégie de vendre moins pour gagner plus.
A savoir également que lorsque chaque paquet de saucisses d'un géant du secteur pèse 340 grammes au lieu des 350 grammes affichés sur l'emballage, même pour 10 g, cela représente 300 millions d'euros par an de bénéfices supplémentaires pour l'industriel, et ce n'est qu'un unique exemple...
Le poids devient une variable d'ajustement d'autant plus confortable que le consommateur n'y voit généralement que du feu.
Des décennies que l'on achète les mêmes produits sans voir que les pots de Danette sont passés de 125 à 115 grammes, les paquets de Prince de 330 à 300 g, au mieux, à prix constant.
Les industriels ont eu la tâche facilitée en 2007 par une directive européenne qui a mis fin aux formats standards, que l'on doit à un commissaire allemand que l'agroalimentaire a su grassement rémunérer à la fin de ses fonctions par de juteux marchés de conseils...
Egalement, dans les travées des supermarchés, le piège vous guette encore et toujours au détour de chaque rayon, comme celui de payer l’un de vos produits habituels plus cher que la fois précédente, sans vous-en apercevoir.
Prenez par exemple la pizza Regina La Grandiosa, de Buitoni, Nouvelle recette.
Encore plus savoureuse, pâte encore plus moelleuse, vante l’emballage... C’est une diversion !
En changeant la recette pour améliorer la qualité du produit, "jure" l’industriel, Buitoni a surtout délesté sa pizza de 30 grammes, soit 570 g, contre 600 g auparavant.
Le prix, quant à lui, n’a pas baissé, il a même fortement augmenté dans de nombreux magasins.
Cette enquête sur le véritable poids de nos aliments conduit à découvrir également la Direccte, une sorte de police des balances, un des services de l’État méconnu qui est chargé de contrôler la conformité de tous les instruments de mesure et le poids réel des produits vendus en supermarché.
Créées en 2010, les Directe regroupent des services administratifs issus de divers horizons.
A travers le contrôle de l’application des règles en droit du travail, au moyen des services d’inspection du travail, la Direccte veille au respect des dispositions du code du travail, et dans le domaine de la concurrence, elle fait en sorte que la loyauté des marchés soit respectée.
Dans le seul cas du poids de nos aliments, quelques grammes en moins finissent par peser très lourd dans le portefeuille du consommateur, en rapportant gros à ceux qui utilisent la malhonnêteté de "l'inflation masquée".